Harry Gallatin

La compétition pour atteindre les sommets

Les années 50 sont les débuts de la NBA et de leurs premières stars, mais aussi une époque assez lointaine maintenant où la condition des joueurs était différentes. Les B sont un des rares clubs ayant dans leur histoire abritent les premières stars de la ligue dont fait partie Harry Gallatin.

L’ILLINOIS ET NEW YORK COMME MAISONS

Harry Gallatin est né pendant l’entre deux guerres le 26 avril 1927 à Roxana dans l’Illinois, près de Saint-Louis. Très tôt il touche à beaucoup de sport différents dont le baseball, le basketball et devient accroc à la compétition.

“La compétition a toujours été ma tasse de thé”

Faute d’avoir un lycée dans sa ville en 1940, il rejoint tous les lycées de sa région à Wood River, ce qui lui permet de se confronter aux meilleurs joueurs de sa région et de progresser. En 1944, la ville de Roxana ouvre un lycée et il fait sa dernière année avant de rejoindre …. l’armée américaine et finir la guerre en Europe jusqu’en 1945. A son retour de la guerre, il s’inscrit à l’université de Northeast Missouri, il est le leader de l’équipe et la porte pour atteindre un 59-4 en saison régulière, marquant près de 13 points par matchs et montrant de fortes aptitudes au rebond. Quelques années plus tard, alors qu’il a déjà commencé sa carrière pro, il obtient un master en éducation physique avec l’université d’Iowa, en 1954.

AVEC LES KNICKS, IL DEVIENT L’UN DES JOUEURS LES PLUS DOMINATEURS DU DÉBUT DE LA NBA

Avant la NBA, deux ligues de basket se concurrence, la NBL et la BAA. La fusion de celles-ci formera la NBA à partir de 1949. Les Knicks évoluent jusqu’à cette date en BAA qui bénéficie déjà d’un système de draft. En 1948, les Knicks draftent le légendaire Dolph Shayes mais celui-ci rejoindra la NBL et les 76ers, et enfin Harry Gallatin.

“Je ne savais pas à quoi m’attendre, j’ai pris l’avions pour la première fois lors de mon trajet de Saint-Louis à New York, moi, un gars de la campagne qui partait vivre à Big Apple.”

Joueur de 2.00m pour 100 kilos, Harry Gallatin est un petit pivot mais extrêmement puissant et véloce, ce qui lui vaut le surnom de “The Horse”, portant le numéro 11, il montre des qualités de rebondeur exceptionnelles et devient le leader des Knicks. Évoluant aux cotés de Clifton Nathaniel, il fait partie de cette génération que l’on nommera les “Lapchick Knicks”, en référence au coach légendaire des Knicks Joe Lapchick. Avec Joe Lapchick, Clifton Nathaniel et Harry Gallatin et aussi Dirk McGuire, les Knicks participeront à 3 finales NBA consécutives en 1951, 1952, 1953 chutant face aux Rochester Royals et surtout aux Minneapolis Lakers de George Mikan.

Comme beaucoup de basketteurs professionnels à l’époque, Harry Gallatin jouait au Baseball l’été pour compléter ses revenus. Il effectua deux saisons estivales en 1949 et 1950 avant de se concentrer sur le basket uniquement. Quelques années avant sa mort, il avait partagé son ressenti sur les rapports avec l’argent qu’ont les joueurs aujourd’hui en comparaison avec son époque.

“Mon dieu, lors de ma première année aux Knicks, je gagnais 4500$ et 13500$ lors de ma meilleur saison, j’espère que les joueurs actuels apprécient tout cet argent!”

En 1951, il participe au tout premier All-Star Game de la NBA, ce qui sera sa première de ses 7 sélections au match des étoiles. Harry Gallatin est un phénomène physique lui permettant de devenir le meilleurs rebondeur de la NBA en 1954 et de capter 33 rebonds face aux Fort Wayne Pistons, ce qui est aujourd’hui le record de la franchise, à égalité avec Willis Reed. La puissance de Gallatin lui a permis de dominer sous le cercle malgré une petite taille, alors que l’on croisait dans les raquettes de l’époque, des noms comme Dolph ShayesGeorges Mikan ou un jeune Bill Russell.

La même année, en 1954, il sera nommé dans la All NBA First team. Son physique hors norme lui permettent aussi de devenir le premier “Iron Man” de la NBA avec 682 matchs d’affilés joués, record qui sera battu que bien plus tard par AC Green.

En 1957, marque la fin d’une ère chez les Knicks qui sont en perte de vitesse. Joe Lapchick est renvoyé, Clifton Nathaniel et Harry Gallatin sont transférés aux Fort Wayne Pistons, pour ce trade qui marquera définitivement la fin d’une ère aux Knicks. Alors qu’il fut l’un des joueurs les plus dominateur du début de la NBA et de son ère, Harry Gallatin prendra sa retraite de joueur à la fin de la saison 1957-1958.

COACH EN NCAA, PUIS IL REVIENT EN NBA ET AUX KNICKS

Dès la fin de sa carrière de joueur en 1958, Harry Gallatin entame une carrière de coach et retourne dans son Illinois natal pour être le head coach de l’Université de Southern Illinois University Salukis. Pendant 4 années, il emmènera l’équipe au tournoi final avec un bilan total de 69-35 jusqu’en 1962.

Il revient en NBA près de la ville où il a grandi, Saint-Louis. Les Hawks viennent de remporter deux titres et se reconstruisent. Il parvient malgré tout à engranger les victoires et est nommé “coach of the year” à l’issue de la saison 1962-1963. Il effectuera une saison supplémentaire aux Hawks avant de reprendre en main les Knicks en tant que coach, lors de la saison 1964-1965. Les Knicks visent le titre, c’est la raison de la venue de Gallatin, mais la direction met du temps à assembler puzzle. Harry Gallatin préféra partir au milieu de la saison 1965-1966 et sera remplacé par Eddie Donovan qui gardera aussi son poste de président.

Après cette expérience, il retournera dans l’Illinois pour devenir assistant coach de Southern Illinois University Edwardsville et aussi directeur sportif de l’université jusqu’à sa retraite en 1992.

UN TRÈS GRAND COMPÉTITEUR

Harry Gallatin était marié, avait 4 enfants et a marqué le tout début de l’histoire de la NBA et fut introduit au Hall of fame NBA en 1991. Les Knicks l’ont honoré en 2011 lors de la “Legends Night Award” comme Dick Barnett, Earl Monroe, Mark Jackson, Allan Houston et Gallatin fut introduit en 2015 au Walk of Fame des Knicks. Son numéro de maillot, le numéro 11, n’est pas retiré et pose question. Il est porté actuellement par Frank Ntilikina. En octobre 2015, il subit une intervention chirurgicale et retourne à Edwardsville mais décède quelque jours plus tard à son domicile.

Harry Gallatin fut la première star des Knicks au Madison Square Garden III et l’une des première star de la NBA, son esprit de compétiteur lui a permit de dominer sous les raquettes et de développer un physique hors norme pour y arriver. Menant à bien et à son terme ses études, faisant la guerre, jouant au Baseball l’été pour vivre, il nous permet aussi de comparer les époques et de voir la vertigineuse évolution de notre sport et du parcours de nos athlètes. Tout en restant proche de sa propre histoire, de son état natal, l’esprit de compétition d’Harry Gaklatin l’a amené au sommet dans ses projets et aux Knicks. Une qualité indispensable pour réussir à Gotham et en devenir une star historique.

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