Scott Layden

Le portier de l'enfer

Le millénaire est le début de la descente aux enfers pour les New York Knicks, cette période “post-Ewing” fut fatale pour  l’équipe, le capitaine à bord était alors l’actuel GM des Wolves, Scott Layden. Portrait d’un des dirigeants les plus détesté de l’histoire des Knicks.

DANS LE BASKET PROFESSIONNEL DÈS SON ENFANCE

Scott Layden est né en 1959 à Brooklyn …déjà.. Il n’est autre que le fils de Frank Layden, coach et general manager légendaire des Utah Jazz, élu coach of the year et executive of the year pendant ses années à Salt Lake City.Après ses études à Saint Francis et l’obtention d’un diplôme Business et management du sport, il intègre en 1981 le staff de son père dans un rôle d’assistant coach mais il aide également son père dans un rôle de scout. A Utah il se fera un nom, car c’est lui qui trouvera un petit meneur de l’Université de Gonzaga, John Stockton sera ainsi drafté en 16eme place de la draft de 1984. Il sera partie prenante l’année suivante de la décision de choisir Karl Malone à la 13eme place de la draft. Alors que le Jazz d’Utah se prépare à dominer la conférence Ouest, Scott Layden devient directeur du personnel en 1988 tout en gardant son poste d’assistant coach, poste d’assistant qu’il quittera en 1990. Puis en 1992, il devient directeur des opérations basket jusqu’en 1996 où il devient président des opérations baskets.

Pendant ce temps, les Knicks profitent du départ en retraite de Michael Jordan pour accéder à la finale NBA de 1994, et entament leur reconstruction avec aux commandes, Ernie Grunfeld. Ce dernier prendre des décisions audacieuses et surtout impopulaires, elle lui vaudront d’être virer quelques semaines avant que l’équipe qu’il a construit accède à nouveau aux Finales. Il est remplacé temporairement par Ed Tapscott, mais à New York, le nouveau propriétaire depuis 1994 James Dolan, veut reconstruire son équipe et tourner la page Ewing. Fort de la réussite des Jazz qu’il a construit et dans la suite logique de sa carrière, Scott Layden devient le nouveau general manager des Knicks en 1999.

LE PROJET DE RECONSTRUCTION DEVIENT UNE DESTRUCTION

Lors de sa première année à la tête des KnicksScott Layden ne fera qu’une seule opération en signant … Andrew Lang comme free agent. Une posture d’observateur ou le choc de la vie New Yorkaise l’aurait-ils tétanisé? Car le chantier est pharaonique après l’ère Patrick Ewing. Il faut dire qu’en plus d’arriver avec beaucoup de pression, son prédécesseur par intérim a utilisé le 15eme choix de draft 1999 pour drafter le prometteur … Frederic Weis. Devant Ron Artest, Andrei Kirilenko ou encore Manu Ginobili..

C’est en 2000 que Scott Layden commence ses manoeuvre dans un monstrueux blockbuster deal à 5 équipes, les Lakers, les Suns, les Sonics et les Lakers. Les Knicks récupéreront Luc Longley et Glen Rice au final, mais perdront beaucoup de joueurs en échanges et notamment…. enverront en pré retraite humiliante à Seattle la légende du club, Patrick Ewing. On trade pas ses légendes pour des miettes….

L’année suivante en 2001, le vieillissant Mark Jackson revient aux Knicks en échange de Chris Childs, mais un trade va commencer à sérieusement inquiéter la press sur la gestion des Knicks. Un autre blockbuster deal fait partir Glen Rice, arrivent Howard Eisley et Shandon Anderson de l’Utah. Ces deux là ont signés des contrats de 7 ans pharaoniques 2 années auparavant, mais on déçus les Jazz. Scott Layden vient de plomber les finances des Knicks et personnes ne sait pourquoi un tel trade a eu lieu.

Jeff Van Gundy claque la porte après 10 matches et est remplacé par Don Cheaney, les Knicks finiront l’année avec 30 victoires, la descente aux enfers a commencé… ESPN qualifie alors les Knicks de “The Worst franchise in sports”, malgré cela, James Dolan donnera du galon à Scott Layden en le nommant président en 2001.

Worst franchise in sport

En 2002, Scott Layden continue les manoeuvres incohérentes, signant Michael Doleac et Mark Pope. Il profite de l’été pour prolonger Allan Houston pendant 6 ans et 100 Millions de dollars, ce qui amènera Allan Houston avec ce salaire jusqu’à ses 35 ans… A la draft 2002, Scott Layden sélectionne Nene en 7eme position et l’envoi accompagné de Marcus Camby et Mark Jackson à Denver pour récupérer Antonio McDyess, alors que celui-ci est gravement blessé au genou

Antonio McDyess débute la pré-saison 2002 mais après 1 mn 22 se reblesse au genou sur un rebond et ne jouera pas de la saison. Pendant la saison 2003-2004, il prendra part à 42 matchs mais ce n’est plus que l’ombre de lui-même. Cette impressionnante accumulation de mauvaises décisions, incohérentes se poursuit en 2003, lors de la draft historique. Celle qui fera apparaître Lebron James, Dwayne Wade, Carmelo Anthony, Chris Bosh, les Knicks ont le 9eme choix, Scott Layden jette alors son dévolue sur …. Michael Sweetney qui pendant ses 4 années NBA fera sa meilleure saison à 8 points de moyenne par match, alors que David West, Boris Diaw, Mike Pietrus, Josh Howard furent choisis plus tard.

Comme pour achever, non pas sa reconstruction mais sa destruction, le GM de New York offrira un dernier cadeau empoisonné aux fans en se séparant du légendaire et chouchou du garden, Latrell Sprewell. Il sera envoyé aux Minnesota Timberwolves dans un échange à 3 équipes, ce qui permettra aux Knicks de récupérer Keith Van Horn, qui après un début de carrière prometteur viendra s’échouer aux Knicks, ne restant qu’une saison. Face au marasme, James Dolan prendre sûrement la meilleur décision de sa carrière de propriétaire des Knicks, en octobre 2003 Scott Layden est viré par Dolan en personne et personna non grata au Garden pour toujours.

UNE TRAVERSÉE DU DÉSERT PUIS UN RETOUR PAR LA PETITE PORTE

Après une telle expérience professionnelle hors du protectorat de son père, Scott Layden va entamer une traversée du désert mystérieuse qui durera 7 années. On le retrouve en 2012 avec un poste d’assistant General Manager aux Spurs. Cette expérience dans le prestigieux front office de San Antonio lui permet de rebondir en 2016, en devenant le General Manager des Wolves de Minnesota, cependant son pouvoir est limité étant donné la position de Tom Thibodeau avec le rôle de coach et de président. Scott Layden procède aux échange mais est soumis aux décisions de Thibodeau qu’il conseille. A l’heure de l’écriture de ces lignes, il est toujours en position et sort juste de l’affaire Jimmy Butler.

Scott Layden est souvent décrit comme un homme intelligent, loyal. La signature d’Allan Houston est peut-être un exemple d’excès de loyauté. Il est évident que pendant sa période à New York, Scott Layden a fait preuve d’incapacité à évaluer la qualité des joueurs, que ce soit pour la draft ou la free agency. Sa stratégie manquait clairement de vision, et on peut le soupçonner d’un manque de talent de négociateur. Il a effectué 3 block busters deal dans lesquels il en est ressorti largement perdant. Comme-ci, il était la personne à contacter lorsque l’on voulait se débarrasser d’un mauvais joueur et faire une bonne affaire.

Ces éléments décrivent un homme sous stress, ce qui fait sens dans une organisation où James Dolan n’avait pas encore pris ses distances avec les opérations basket et faisait des ravages dans l’organisation. Ou bien c’était un peu trop pour Scott Layden, Dolan, New York, les Knicks lorsqu’on sort de 10 ans dans l’Utah, sous la protection de son père en tant que dirigeant.

Scott Layden fut une des premières oeuvres macabres de James Dolan, une erreur à la fois dans le recrutement avec un profil ne collant pas avec la réalité New Yorkaise mais surement aussi par la pression trop forte sur ses épaules. Scott Layden est détesté des fans des Knicks, surement pour avoir été la marionnette de James Dolan et ainsi ouvrir les portes de l’enfer aux Knicks.

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