Depuis la prise de pouvoir de Steve Mills après le départ de Phil Jackson, une promesse a été faite aux fans. Construire une culture et une équipe par la draft, avec une identité défensive forte. Pourquoi faire ce choix de projet à long terme alors que tout le monde attend que les Knicks de New York gagnent et rapidement. Dans cet article on va essayer de parler des avantages d’une patiente construction par la draft.
DES CONDITIONS TOUT D’ABORD
Avant toute chose, un projet de construction par la draft ne peut venir de la seule intention d’un GM mais par l’ensemble de la direction. Président, propriétaire avec un projet clair dont il auront le rôle d’y faire adhérer toute l’organisation. Car la construction d’une équipe par la draft doit se faire à tous les niveaux d’une franchise. Coaching, accompagnement des joueurs, scouting, staff médicale. Il faut alors présenter le projet clairement aux équipes en place ou alors ajuster ces dernières et recruter. Après le départ de Phil Jackson, les Knicks ont fait appel à Scott Perry pour mener ce changement . Ce dernier a recruté David Fizdale, ayant le profil idéal pour cette mission.
Une fois la structure mise en place avec une vision claire du projet, il est temps de drafter, recruter, et commencer le développement d’une équipe sur mesure pour mener à bien ce projet. C’est l’un des premiers avantages… On n’assemble pas un puzzle incoherent, mais on choisi des profils et développe les qualités des joueurs en lien avec le projet de l’équipe. Cela permet de gagner en efficacité dans l’atteinte d’un style de jeu, d’une identité et à bas coûts.
QUELS BÉNÉFICES POUR UNE FRANCHISE NBA
Sportivement tout d’abord, un joueur drafté, développé dans de bonnes conditions peut avoir un impact sur la NBA dans ces 3 premières années et à bas coûts. Facilité par le fait d’être membre d’un groupe homogène, où il est plus simple de créer une dynamique collective et de commencer à obtenir des résultats significatifs pour l’équipe.
Ceci permet au fil des saisons, et parfois 2 à 3 suffisent, d’augmenter la valeur marchande de son effectif et ainsi de se créer de nouvelles opportunités (les Lakers et le trade de AD). Tout en conservant de la marge financière et ainsi avoir de la flexibilité.
En écrivant ceci, on voit l’attractivité d’un tel projet, mais cela nécessite un investissement à long terme. Bonne nouvelle, l’élément qui optimise le risque de cet investissement est que les équipes formatrices ont la priorité pour conserver les joueurs dans lesquels elles ont investi. Pouvant proposer des contrats max ou s’aligner sur les offres des autres équipes pour les restricted free agents.
Avec la flexibilité financière, la capacité de développement de joueurs draftés, les équipes se construisant par la draft investissent ainsi aussi pour leur indépendance.
Le cas des Knicks à l’été 2019 est une bonne illustration après avoir commencé ce chantier 18 mois plus tôt. Si Zion Williamson n’a pas été obtenu, les Knicks ont ainsi pu obtenir un très bon choix qui s’inscrit dans ce projet jeune, collectif à long terme. Le front office a libéré 70 millions de dollars pour recruter et obtenir 7 premier tours de draft sur les 5 années suivantes. Ainsi, si aucune superstar ne vient lors de la free agency 2019, les Knicks pourront continuer d’investir dans le développement de leurs jeunes et même utiliser les TDD pour trader si nécessaire. C’est ainsi que les Knicks gagnent leur indépendance vs la free agency et le marché.
DES MODÈLES QUI ONT MARQUÉS L’HISTOIRE
Au delà des éléments cités plus haut, c’est bien des titres que ramène un projet de franchise par la draft. Mais aussi une identité, un respect des fans, des joueurs et membres de la NBA, de l’attractivité pour les joueurs, de l’estime et le développement d’un savoir faire vertueux en interne.
L’exemple le plus récent sont bien sûr les Warriors, les Bucks de Milwaukee mais aussi les Spurs (Parker, Ginobili, Duncan), le Thunder (Durant, Harden, Westbrook), les Bulls de Thibodeau et de Phil Jackson, les 76ers de Joel Embiid. Pour les Knicks, la quête des titres passèrent par la draft de Willis Reed, Walt Frazier, Bill Bradley, Phil Jackson notamment.
Il est intéressant de souligner l’excellent travail que réalise le front office des Knicks depuis 2018 et de le défendre face aux impatiences de fans ou haters des Knicks. Car c’est bien un front office déterminé et talentueux qui est en train de ramener progressivement les Knicks au sommet et dans ces conditions, ce sera pour longtemps.