Spike Lee

Le rêve Afro-Américain

Pour certains il est plus un fan des Knicks qu’un cinéaste, pourtant, Spike Lee est bien plus que les deux réunis dans la culture est l’histoire américaine. Portrait du fan absolu des New York Knicks, Spike Lee. 

BERCÉE PAR LA CULTURE, LES ARTS ET L’ENGAGEMENT POLITIQUE

Spike Lee est né en 1957 non pas à New York mais à Atlanta, néanmoins il déménage à Brooklyn alors qu’il est en bas äge avec sa famille et y grandit. Il est membre d’une fratrie de 4 enfants où l’art et l’engagement politique sont le quotidien du foyer. Shelton Jackson Lee est le vrai prénom de Spike Lee, c’est sa mère qui le surnomme ainsi dès son enfance, ce que ses amis continueront à faire et ce surnom le suivra toute sa vie. 

Très tôt, Spike développe une connaissance culturelle et artistique importante grâce à ses parents et décide de devenir cinéaste. Il part au lycée à Atlanta pour commencer son cursus, dans son lycée il n’est pas vraiment pris au sérieux du fait qu’il soit noir. Ses camarades disent de lui qu’il a été intégré aux cours afin de remplir des quotas raciaux. Mais rapidement, ces considérations racistes s’évaporent devant le talent du natif d’Atlanta lorsqu’il réalise ses premiers courts métrages. Les doutes ne reviendront plus tellement, le talent et la créativité sont là auxquels s’ajoute un engagement politique fort pour la culture afro américaine.

Nous sommes à la fin des années 60 et les droits civiques pour les noirs aux USA sont encore à l’heure début. Le cinéma et la culture afro américaine manquent encore de leader auprès du grand public dans le sillage de Martin Luther King, Malcolm X, Mohamed Ali. Spike Lee revient à New York pour effectuer un master à New York University avant de commencer ses premiers longs métrages. Spike Lee sait exactement le cinéma qu’il souhaite faire, la place et le rôle qu’il souhaite donner à ses films dans la société américaine.

UN LEADER ET PIONNIER DE LA CULTURE AFRO AMÉRICAINE

Le premier long métrage de Spike Lee sort en 1986, “She’s gotta have it” parle déjà des rapports entre les communautés, il y joue le rôle de Mars Blackroom. Ce personnage souhaite simplement faire rire l’héroïne du film Nola, porte des Nike air Jordan, une casquette de Brooklyn et est un fan des Knicks. Ce personnage crèvera l’écran aux USA et lancera la carrière de Spike Lee.

En 1989 sortira l’historique “Do the Right Thing”. Spike Lee y joue le rôle principale d’un livreur de pizza dont on découvre le quotidien et la complexité des rapports entre les différentes communautés à l’époque. Si c’est le décollage pour Spike Lee, c’est aussi dans ce film que seront lancés Martin Lawrence, John Turturro et l’immense Samuel L.Jackson. Spike Lee enchaîne alors les films et lance un pavé dans la marre avec “Jungle Fever” et la thématique des rapports amoureux entre hommes et femmes de différentes communautés. L’occasion d’offrir le premier rôle à un inconnu du nom de Wesley Snipes, on connaît la suite de sa carrière. C’est en 1992 que Spike Lee affirme avec talent son engagement cinématographique avec le biopic sur Malcolm X. Un immense succès qui lancera la carrière d’un certain Denzel Washington et fera de Spike Lee une star internationale.

Plus tard, les films à succès comme “Old Boy”, la “25eme Heure” s’enchaînent et l’amour du basket pour Spike Lee se retrouve sur écran avec le fameux “He got game” où l’on retrouve Denzel Washington, le jeune Ray Allen et Public Enemy à pour la musique. Plus récemment, Spike Lee obtient l’oscar du meilleur scénario en 2019 et le grand prix du festival de Cannes en 2018, pour son film sur le Ku Klux Klan, “BlackKlansman”.

Son engagement s’exprime aussi à travers des documentaires, à la fois en valorisant la culture afro américaine ou en montrant les injustices du quotidien que subit cette communauté. On se souvient du reportage de Spike Lee sur Kobe Bryant, suivant Kobe avec une vingtaine de caméra sur l’ensemble d’un match “Kobe doin’ work”. Le one man show de Mike Tyson mise en scène par Spike Lee. Mais aussi ses reportages sur les conséquence de la tempête Katrina à la Nouvelle Orléans, et les injustices pour la communauté afro américaine. Dans les différents terrains de jeu cinématographique de Spike Lee, comment ne pas citer la publicité. 

En 1986 pour Nike, il reprend son personnage de Mars Blackmoon pour le lancement de la Air Jordan 3 avec une série de publicité qu’il partage avec un jeune joueur prometteur des années 80, Michael Jordan.

UN LEADER ET PIONNIER DE LA CULTURE AFRO AMÉRICAINE

L’engagement de Spike Lee connaît aussi des débordements et des controverses qui laissent aussi planer le doute sur d’éventuelles idées racistes de part des déclarations ou des actions. Ses déclarations sur les liens entre la communauté juives et Hollywood l’obligent à s’excuser. 

Lors de la mort de Trayvon Martin, il donnera sur Twitter l’adresse de Georges Zimmerman cependant, celle-ci sera fausse et les habitants de cette adresse seront contraints de déménager. S’en suit un procès et de lourdes contreparties à payer pour Spike Lee. Ajouté à d’autres événements et malgré les nombreuses oeuvres à succès, une certaine méfiance parasite encore les relations entre Spike Lee et l’opinion américaine.

LES KNICKS ONT DES FANS EXTRAORDINAIRES, IL EN EST LE PREMIER

Pour certains, Spike Lee est avant tout le fan le plus connu des New York Knicks. Woody Allen, John McEnroe, Whoopi Goldberg peuvent assister aux matchs au Garden, Spike Lee leur vole la vedette. Placé “court side”, reconnaissable à ses habits en Orange et Bleu, Spike Lee est présent à tout les matchs ou événements des Knicks (il était présent à la draft de 2019). Pour certains fans dans le monde, il est avant tout plutôt fan des Knicks que cinéaste.

Malgré avoir connu les défaites à répétition des Knicks depuis le début du millénaire, Spike Lee sera toujours derrière eux. Alors qu’il a grandit à Brooklyn, lorsqu’on lui pose la question si il va supporter les Nets, il répond.

« Orange and blue. Mon fils sera orange et bleu, et son fils le sera après lui. Et ils m’enterreront avec ces couleurs… A Brooklyn. »

L’épisode avec Reggie Miller reste un des grands moments de l’histoire du Madison Square Garden, lors du game 5 des finales de conférence 1994. Les Pacers ont perdu le match 4, Reggie Miller en prend la responsabilité en déclarant

“Je ne suis pas un garçon gentil et j'ai joué comme un garçon gentil. Tu ne peux pas être un gentil garçon quand tu veux battre les Knicks “

Dans ce match 5, Reggie Miller enchaîne les paniers longues distance et chambre Spike Lee tout au long de la rencontre. Lors du dernier quart temps, il inscrit 25 points et mimera un étranglement en regardant Spike Lee. Les Knicks iront néanmoins en finale cette année là face aux Rockets, l’année suivante Reggie Miller marquera l’histoire de la NBA en inscrivant 12 points en 8 secondes au Garden pour remporter le match, une occasion de plus pour chambrer Spike Lee. Le sport reste du sport et les deux hommes s’apprécient et continuent à se chambrer encore aujourd’hui.

Spike est une icône qui s’ajoute à la singularité historique que représente les Knicks dans  la NBA, grâce notamment au Madison Square Garden, l’histoire des Knicks et Spike Lee qui est un fan de luxe, véritable icône et pionnier de la communauté afro américaine. 

Sa carrière cinématographique a fait de lui le plus grand cinéaste noir du cinéma mondial et il a lancé les carrières des acteurs les plus célèbres de leur générations. Il est à l’image de la ville de New York, influent sur les USA et le monde, divers et talentueux. Martin Luther King, Malcolm X et Mohamed Ali sont devenus des icônes en mêlant lutte sociale, politique, le sport, Spike Lee y a ajouté le cinéma. 

Comme ces icônes qu’ils l’ont guidés, Spike Lee incarne et continue le rêve Afro Américain.

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