Tous les fans des Knicks connaissent cette expérience, une réputation qui colle à son équipe, l’espoir qui naît avant le début de saison, puis la désillusion et à partir de février, une attente longue et pleine de réflexion pour préparer la saison suivante. Une drôle de sensation cette année au début des playoffs, en se disant que dans un avenir proche la saison NBA restera passionnante et les Knicks seront concernés jusqu’à la fin de saison, voir en playoffs. Depuis le début des années 2000, cette expérience malaisante de fans NBA est le quotidien des fans des Knicks. Presque 20 ans de galère qui feront date dans l’histoire du club mais qui sont en passe d’être révolus. Car cette fois oui, les Knicks sont de retours et on partage notre avis avec vous.
LE FRONT OFFICE DES KNICKS, SOLIDE, AVEC UNE VISION, DU TALENT ET QUI FAIT DÉJÀ DES MIRACLES
L’ancien GM de la dynastie des Bulls, Jerry Krause, disait: “les organisations font gagner des titres”. Vaste débat, néanmoins lorsque l’on regarde les grands clubs et champions, ils ont de nombreuses choses en commun. Ce sont des clubs qui savent drafter, développer des joueurs, avec une vision, un scouting de qualité afin d’analyser efficacement les joueurs qui correspondent au projet de l’équipe. Au sommet de ce projet, le président et surtout le général manager. Un projet de club, c’est tout d’abord un projet intelligent, cela veut dire la capacité à toutes ses forces d’être efficace en harmonie et toutes vers le même objectif.
Les décennies passées aux Knicks ont vu passer des organisations chaotiques. Avec des décisions parfois scandaleuses, une ambiance délétères, une absence de vision globale rendant impossible de fédérer le personnel dans la même direction. Hormis Donnie Walsh peut-être, depuis Ernie Grunfeld, les dirigeants ont échoués en commençant par Scott Layden puis Isaiah Thomas, Phil Jackson… Dans l’ombre de ces noms, un observateur avec un pouvoir limité mais travailleur acharné, humble, New Yorkais connaissant l’identité du club, Steve Mills.

Après plus de 8 ans aux Knicks, James Dolan a donné les clés du club à Steve Mills depuis le départ de Phil Jackson, il est force de constater que sa légitimité auprès du personnel et des fans est appréciée aujourd’hui. Sa connaissance profonde du club, du travail du personnel, des joueurs au quotidien lui permettent également d’être efficace dans ses décisions, clairvoyant dans ses conseils à son GM ou propriétaire.
Sa première grande décision fut le recrutement du très courtisé et talentueux Scott Perry au poste de GM, allant le débaucher des Kings à prix d’or, qu’ils l’avaient recruté 3 mois plus tôt. La connaissance parfaite des Knicks de Mills met le talentueux Scott Perry dans les meilleurs conditions pour faire parler son talent.

Dans un club NBA, le GM est celui qui veille au bon déroulement des opérations et gèrent directement tous les différents services, scouting, staff médical, logistique, etc… Avec l’appui puissant de Steve Mills, Scott Perry lance tout d’abord une conduite du changement en interne. Tout est remis à plat, la communication interne, les process, les rapports de l’organisation aux joueurs. Si l’on veut changer auprès des fans et de la NBA, il faut d’abord changer en interne.
Vient ensuite ses actions auprès de l’effectif, souvenez vous il y a encore 18 mois. Dans l’effectif des Knicks se trouvait encore les contrats de Carmelo Anthony, Joakim Noah, Courtney Lee, Tim Hardaway Jr et le coach Jeff Hornacek.
Après 18 mois, les Knicks se retrouvent avec un effectif jeune et talentueux, 7 premiers tour de drafts sur les 5 prochaines années et … 70 millions de dollars sous le cap space à partir de 2019. A cela s’ajoute un effectif davantage cohérent, une moyenne d’âge homogène, des profils de joueurs jeunes et athlétiques comme annoncé par Steve Mills, des steals lors de la draft (Mitchell Robinson).
Après 20 années de galère, les Knicks ont-il un front office de qualité, la question qui se pose aujourd’hui est si Scott Perry doit être dans les discussions pour le poste de GM de l’année. Au delà de la situation du cap space, des tours de drafts, de l’effectif, le fait que les Knicks ont une organisation de qualité est un message fort à la NBA et aux free agents à la recherche d’une équipe pour se développer ou gagner des titres.
UN COACHING STAFF QUI A CHANGÉ LA CULTURE SUR LE TERRAIN ET À L’ENTRAÎNEMENT
Ceux qui regardent les matchs depuis plusieurs années et ont vu régulièrement les Knicks jouer en 2018/2019 vous le confirmeront, il se passe quelque chose. Ces dernières années, dès l’entre deux on voyait le body langage des joueurs, l’énergie, on savait à l’avance que la soirée sera longue. Les joueurs aussi, l’intensité défensive était pathétique, une souffrance profonde pour les spectateurs du garden. Les défaites s’accumulaient avec des écarts importants et des matchs pliés dès le début du 3eme quart temps. Mais avant même le début de saison, David Fizdale a fait une promesses aux fans:
Cette année, vous serez fier de vos Knicks
David Fizdale
Beaucoup de personnes ont qualifiés la saison venant de s’écouler comme abominable, l’une des pires. Je penses très honnêtement que ces personnes ont regardé les matchs que depuis cette année ou ont basé leur analyse uniquement en regardant les résultats le matin.
Car cela fait bien longtemps que l’on avait pas vu des Knicks se battrent dès le début du match, défendre très fort, jamais lâcher les matchs. Il y a beaucoup de matchs, une grande majorité qui ont été perdu avec environ 5 points d’écarts, les matchs étaient serrés, ou mieux encore, des matchs ont été perdus de justesse après avoir remonté un déficit de -15 ou -20. Le match gagné à Boston sur un buzzer beater de Trey Burke est surement un match référence et témoignant de ce changement.
La difficulté à gagner les matchs serrés est logiquement dû à la jeunesse de ce groupe, or en tant que fan des Knicks, quel plaisir de voir un groupe si combatif, progresser et montrer une telle cohésion de groupe malgré les défaites qui s’accumulent. Les joueurs ne lâcheront pas l’affaire cette fois…

Les raisons à ce nouvel état d’esprit, énergie sur le terrain et clairement à mettre au crédit de David Fizdale et son coaching staff. Il faut garder à l’esprit que ce staff est composé de pointures comme Keith Smart, ancien Head coach des Warriors, Kings et fort d’une longue expérience, Jud Buechler transfuge des Lakers, le très respecté Pat Sullivan et l’ancien disciple de Rick Carlisle à Dallas, Kaleb Canales.
Le résultat sur le terrain s’est clairement manifesté avec une adaptation des Knicks à ajuster leur jeu pendant les matchs, les temps morts gagnant en efficacité. J’ai encore le souvenir des matchs ennuyeux à sens uniques ces dernières années, aujourd’hui il y a clairement une réaction après les temps morts qui se fait sentir.
Mudiay, tu vas voir, on va te remettre en forme et faire de toi un cauchemar pour tes adversaires"
David Fizdale
David Fizdale a tenu toutes ses promesses décidément et il est le leader ce coaching staff. Steve Mills et Scott Perry l’avaient annoncé à la fin de la saison 2017-2018, ils recherchaient un coach pouvant mener un groupe jeune, comprenant cette nouvelle génération. Il est évident aujourd’hui que David Fizdale est l’homme de la situation, à cela s’ajoute une capacité évidente à gérer la pression New Yorkaise.
Adoré de tous, il a réussi à donner sa chance à tous les joueurs cette année, laissant passer les erreurs de jeunesse pour se concentrer sur un travail de fond et un travail à long terme qui commence à payer aujourd’hui. Son niveau de communication a permis d’exposer clairement son projet aux joueurs, cela ont accepté les conditions et adhéré au projet. Certains d’entre eux acceptant d’être benché pendant plusieurs rencontres avant de faire leur retour. Enes Kanter a été intelligemment transféré car pour lui cette saison signifiait l’obligation de réussite pour signer un gros contrat en fin d’année, un profil incompatible avec le projet en cours côté Knicks.
David Fizdale a réussi ses missions avec brio, faisant progresser ses joueurs individuellement, l’équipe collectivement épaulé par un coaching staff de qualité. J’étais le premier à rayer Emmanuel Mudiay en début de saison, David Fizdale a fait exploser son potentiel. Combien de fois on l’a vu cette année scorer 25 points avec une facilité et une domination certaine sur le terrain.
David Fizdale a changé la culture sur le terrain pendant qu’elle change aussi en coulisse. Mais ces choses ne se voient pas dans les résultats de matchs, alors “take that for data”.
UN PROPRIÉTAIRE ASSAGI ET PLUS UTILE
Coupable historique de la descente aux enfers des Knicks, à juste titre pendant très longtemps, James Dolan a aussi opéré un changement de la gestion de son équipe, notamment sur la partie basket. Dolan a en effet, depuis 1994, multiplié les erreurs avec les front office, virant Ernie Grunfeld qui fut une erreur, la première d’une longue série…. Ce fut le choix de Scott Layden qui (oh mon dieu) précipita les Knicks dans une situation catastrophique, puis le choix de Isiah Thomas avec le succès que l’on connaît…
La prise de conscience de Dolan commença avec le recrutement de Donnie Walsh dont le départ restera mystérieux et n’inspire toujours pas la confiance en NBA. Dolan commence à prendre conscience de son talent limité à gérer une équipe, surtout après le vote du nouveau CBA, complexifiant alors le travail d’un GM. Écoutant les critiques, il recrute alors une pointure, Phil Jackson, et prend ses distances des opérations baskets.

Dans le contexte de l’époque, comment reprocher à James Dolan le recrutement de Phil Jackson? Il a réussi à séduire l’homme aux 11 titres vu comme un dieu du basket à l’époque. C’est une performance de sa part comme sa prise de recul, écoutant les critiques. Il saura intervenir au bon moment en se séparant de Phil Jackson quand celui-là voudra transférer Carmelo et Kristaps Porzingis.
Enfin, il mettra au poste de président Steve Mills, lui laissant carte blanche pour définir un projet large, prenant en compte l’histoire du club, son identité et en soutenant Mills dans ses missions sans conditions. En parallèle aux opérations basket, Dolan continue de valoriser la valeur des Knicks qui reste toujours la franchise la mieux côté de la NBA.

Alors bien sur, il y a eu l’affaire avec Charles Oakley, James Dolan est attendu au tournant à la moindre erreur, dû à la réputation qu’il s’est forgé. Néanmoins, les faits sont là, depuis plusieurs années le travail de Dolan reste limité mais plus efficace, les joueurs et employés ne se plaignent pas particulièrement de leur propriétaires. A la différence de ce qui se passe à Phoenix ou s’est passé à Dallas récemment, on peut aussi parler des décisions et de la vision à long terme de Jeanie Buss du côté des Lakers.
James Dolan s’est forgé une mauvaise réputation, légitime, mais aujourd’hui il a su mettre en place un front office de haut niveau, complémentaire avec Steve Mills, Scott Perry, David Fizdale. Tout en leur donnant une vision claire de ses ambitions et leur laissant la main sur la gestion de l’équipe.
LES PLANÈTES SONT ALIGNÉES
Alors pourquoi devons nous être optimistes cette année et tourner la page du passé? Sous l’impulsion d’un propriétaire qui a enfin trouvé ses marques, nous avons un front office qui a libéré 70 million de dollars sous le cap space, obtenus 7 premiers tour de draft sur les 5 prochaines années, construit un effectif cohérent, jeune, talentueux. Mais le plus important et que ce n’est pas le fruit du hasard mais suite à des décisions intelligentes, maline, prise grâce à la qualité du travail en interne, cette situation est le fruit d’un travail d’équipe et d’une stratégie finement préparée.
A cela s’ajoute une attitude, une façon de jouer sur le terrain qui change, progresse énormément grâce au coaching staff. Tous ces éléments qui justifient le succès actuel du front office sont liés les uns aux autres, peuvent s’appuyer les uns aux autres et sont inspirés par une vision commune. Alors tenez vous prêt à suivre votre équipe avec passion toute la saison, voir le plus grand club de la NBA rayonner à nouveau et bien sur… entendre rugir le Garden.
Les Knicks sont de retour.
