Personnage atypique de la NBA, avec une carrière avec de multiples rebondissements. Si bien qu’on en oublie l’impact que Mark Jackson a pu avoir lors des différents passage dans les franchises NBA. Portrait du maître du Shimmy et légende New Yorkaise, Mark Jackson.
Mark Jackson est un pur produit de New York, il est né à Brooklyn en 1965 et a évolué et grandit sur les playground New Yorkais, avec son petit frêre. Mark Jackson est un joueur incontournable quand on évoque les meneurs de légendes New York. Dick McGuire, Bob Cousy et plus tard, Kenny Anderson, Stephon Marbury. Il domine tous les playground où il se rend et se forge une solide réputation à New York, statut qu’il va confirmer au lycée Bishop Memorial High School de Brooklyn. C’est ici que sa réputation des playground va se confirmer, faisant de lui un meneur d’élite, les scouts le voyant comme l’un des meilleurs joueurs du pays. Joeur de petite taille, il est un féroce défenseur, capable de shooter à 3 points, un charisme et un leadership faisant de lui un personnage hors norme, et surtout une vision du jeu hors du commun. Ainsi, malgré un physique limité, il est formidable meneur de jeu, fort défenseur, pouvant scorer ou délivrant des passes décisives à la demande. Il emmènera son équipe au titre de champion de l’état de New York, confirmant son statut de jeune star de New York. Mark Jackson n’est pas qu’un phénomène de playground il sait gagner, il battit ainsi sa légende New yorkaise pendant qu’un autre joueur fait aussi parler de lui à New York, un certain Chris Mullin. Rivaux à New York, au style et à la personnalité opposée, c’est le début d’une longue et grande amitié qui va commencer pour les
J'avais entendu parler de Chris Mullin, mais la première fois que j'ai joué contre lui, j'ai compris que c'était un autre niveau. On avait l'impression qu'il écoutait de la musique pendant qu'il jouait, il récitait le basket à la perfection"
Mark Jackson
Les deux jeunes superstars New Yorkaise vont poursuivre leur parcours à Saint-John’s que Chris Mullin intégrera en 1981. Avec le futur champion NBA Bill Wennington, le futur joueur et légende du championnat de France, Ron Stewart. Mark Jackson va les rejoindre en 1983. Chris Mullin et Mark Jackson sont enfin réuni, le courant passe et Mark Jackson raconte qu’à partir de leur rencontre, ils décidèrent de s’entraîner ensemble en dehors des entrainement de l’équipe. Même la nuit, se défiant en un contre un et se faisant progresser mutuellement.
lls joueront deux saisons ensemble sous les ordres du légendaire coach de Saint-John’s Lou Carnesecca, coach de l’université depuis 1965, après le départ d’un certain Joe Lapchick. Evoluant dans la Big East, il finiront premier au classement lors de la saison 1984/85 pour atteindre ensemble le Final Four et la finale. Face à eux, ils tomberont face au revanchard joueurs de Georgetown de John Thompson et de Patrick Ewing, ayant perdu la finale 1984 face au Tar Heels de Michael Jordan, les Hoyas de Georgetown battent les Red Storm de Saint-Johns en finale NCAA de 1985. Chris Mullin ayant effectué ses 4 années universitaires, il rejoindra la NBA la saison suivante, alors que Mark réalisera 2 saisons supplémentaires pour boucler son cursus universitaires. Saint-John’s continuera à dominer la Big East. Pendant ses années universitaires, il confirmera en étant élu Big East defensive player, meilleurs passeur, 2x Big East first team et élue dans la All America second team. Un talent qui lui permet de s’inscrire à la draft NBA de 1987, Saint-John’s située dans le Queens et évoluant régulièrement au Madison Square Garden , Mark Jackson rêve de représenter sa ville en NBA, avec une seule équipe en tête, les Knicks.
En 1987, les Knicks ont l’avenir devant eux avec leur jeune pivot superstar, Patrick Ewing. Même si l’équipe doit encore s’ajuster, Ewing a confirmé les attentes et il faut à l’équipe un meneur de jeu pour alimenter “The Beast”. Après l’eviction de Hubie Brown, Rick Pitino son ex assistant revient aux Knicks en tant que head coach cette fois ci. Les Knicks possèdent le 18eme choix de la draft 1987, une cuvée talentueuse et consistante où l’on retrouve l’incontestable 1st pick David Robinson, Scottie Pippen, Horace Grant, Reggie Miller, Mark Price, Reggie Lewis… Les Knicks auront alors le nez fin et font l’acquisition de la star locale avec Mark Jackson qui réalise un rêve d’enfant. Et les Knicks ne se seront pas trompés car Mark Jackson va marquer les Knicks avec des débuts tonitruants mais aussi la NBA et son histoire.
Mark Jackson débarque dans un effectif jeune avec Gerald Wilkins (frère de Dominique), Patrick Ewing, Trent Tucker, Bill Cartwright est encore là aussi. Fidèle à sa réputation, il va électriser les Knicks et surprendre toute la NBA avec une saison rookie historique. Féroce défenseur, il tournera à 2.5 interceptions/matchs tout en scorant près de 14 pts et surtout, 10.6 assists/ match.
La NBA qui lors de cette draft 1987 n’avait d’yeux que pour David Robinson, est séduite par ce meneur rondouillard de Brooklyn qui, avec Patrick Ewing, relance New York après le départ de Bernard King. Des performances que Mark Jackson confirme tout au long de la saison, si bien, qu’il deviendra le premier rookie depuis 1958, à devenir rookie of the year sans être un lottery pick! Ce record sera maintenue jusqu’en 2017 et le titre de rookie of the year pour Malcolm Brangdon, choisi en 37eme position. Au delà de ses performances sur le terrain, Mark Jackson a une personnalité débordante en phase avec sa façon très dure de jouer, son style est tout à fait représentatif du New York des années 80’s avec son énergie et ses excès… Il va notamment populariser le “shimmy”, ce geste de célébration effectué en gesticulant, qui sera repris dans le futur par de nombreux joueurs.
Les Knicks retrouve les playoffs en 1988, s’inclinant au premier tour face aux Celtics. Mark Jackson confirme sa première saison en étant sélectionné au All-Star Game de 1989, les Knicks retournent en playoffs et sweep les 76ers au premier tour avant de se retrouver face aux Bulls de Michael Jordan pour le début d’une rivalité. Lors du match 2 de cette série, Mark Jackson part seul au lay up et a la brillante idée de se retourner vers Michael Jordan avant de reprendre son chemin vers le cercle en tirant la langue. Michael Jordan tournera à 40 pts sur les matchs suivants et Chicago remporte la série. Mark Jackson prolongera son contrat après un début de carrière en fanfare, mais on observera un relâchement immédiat de sa part et une condition physique se dégradant, en plus de problème de poids dans la famille Jackson. Le départ de Rick Pitino à la fac de Kentucky et l’arrivée d’un jeune talentueux meneur New Yorkais, Rod Strickland, le mettra sous pression, ce qui n’appréciera guère. Rod Strickland sera tradé, mais le très expérimenté Mo Cheeks arrivera aux Knicks, bien décidé à réussir son passage à Big Apple. Les performances de Jackson sont en baisses, cependant les Knicks continuent de progresser avec l’arrivée de Charles Oakley. En 1990, ils retournent à nouveau en playoffs et débuteront la série face à Boston. Lors de cette série Mo Cheeks prendra l’ascendant sur Mark Jackson emmenant les Knicks au 2nd Tour, avec Mark Jackson sur le banc. Son temps de jeu passera à 22 minutes la saison suivante, il finira par être tradé dans un blockbuster deal, faisant arriver aux Knicks Charles Smith et Doc Rivers. Mark Jackson quiteera pour la première fois New York, direction la Californie et les Clippers.
A Los Angeles, il devient le meneur titulaire d’une attaque où Danny Manning est la star de l’équipe, accompagné de Ron Harper. Les Clippers participent aux playoffs et la légende Dominique Wilkins rejoint l’équipe la saison suivante en échange de Danny Manning. L’équipe stagne, cependant Mark Jackson joue son rôle en défendant dur, délivrant des caviars à ses coéquipiers sans oublier des “Shimmy”, mis en avant par la NBA. Pendant ce temps à l’Est, les Pacers viennent d’échouer aux portes des Final NBA en perdant le game 7 des finals de conférence en 1994, face aux … Knicks. Autour de Reggie Miller, il va débuter sa rédemption chez les Pacers de l’Indiana, ramenant l’équipe à nouveau en finale de conférence Est, cette fois face au Magic de Shaquille O’Neal et Penny Hardaway en 1995. L’équipe se faisant sortir la saison suivante au premier tour, une remise en question s’amorce chez les Pacers et la direction décide de miser sur un jeune meneur de jeu, Jalen Rose, mais Mark Jackson en fera les frais en étant transféré à Denver. Il en profite pour devenir le meilleur passeur de la ligue en 1997 alors que les Pacers font une saison catastrophique suite à son départ. Tradé en juin 1996, les Pacers le font revenir en février 1997, les playoffs disparaissant de vue.
A l’été 1997, c’est une recrue de premier choix pour les Pacers et particulière pour Mark Jackson, qui va rejoindre l’équipe et apporter une autre dimension. Chris Mullin rejoint Mark Jackson, pour débuter à l’aile, aux côtés de Reggie Miller, Dale Davis, Rik Smits et Mark Jackson. Les Pacers atteindront à nouveau les finales de conférence Est en 1998, tomberont à nouveau sur un match 7 face aux invincible Bulls de Michael Jordan. La saison suivant, l’équipe retourne à nouveau en finale de conférence contre … les Knicks. Un moment particulier pour Mark Jackson, et aussi historique pour les Knicks dont on retient notamment, l’incroyable action à 4 points de Larry Johnson. La saison suivante sera la bonne pour les Pacers où ils accéderont enfin aux Finals NBA en éléminant les Knicks en finale de conférence, mais ils tomberont face aux Lakers du MVP Shaquille O’Neal et Kobe Bryant en 2000.
Cette défaite lancera la reconstruction des Pacers autour de Jermaine O’Neal, Mark Jackson alors agé de 35 ans débute une fin de carrière de journey man où il passera par les Raptors, il reviendra aux Knicks, les Jazz et enfin les Rockets de Houston. Mark Jackson prendra alors sa retraite à l’age de 34 ans. Après un début de carrière fracassante avec les Knicks, il a alors acquis énormément d’expérience au sein de la ligue avant une rédemption au Pacers et la participation aux Finals NBA en 2000. Michael Jordan a déclaré les Pacers équipe “la plus dure” qu’il a eu à affronter hormis les Bad Boys de Detroit. La route barré par des équipes légendaires et Michael Jordan, les Pacers était tout proche d’atteindre le graal pendant plusieurs saisons. Pour Mark Jackson, il est temps de passer à une nouvelle vie, qui sera toujours dans le basket et les succès ne sont pas terminés.
Mark Jackson débute en 2004, une carrière de consultant TV sur YES network où il commentera les matchs des Nets avec le Hall of Famer Marv Albert, ainsi que sur ABC. Avec cette dernière chaine, il va commenter 5 finales NBA aux côtés du Hall of Famer Mike Breen et Jeff Van Gundy. (il commente à ce jour toujours les matchs avec cette équipe légendaire). Alors que ses interventions sont très appréciés, ses analyses font monter sa côte et les spéculations autour d’une carrière de coach. Dès qu’un poste de head coach se libère, il est cité dans les rumeurs de coach. Ce sera le cas à New York lors des rumeurs de départ de Isiah Thomas et à Phoenix avant que Mike D’Antoni arrive.
La situation se concrétise en 2011 du côté de la baie de Oakland. Les Warriors viennent d’être racheté par Joe Lacob et Peter Guber qui ont des ambitions de titres, grâce à leur pépites encore jeune et fragile, Stephen Curry. Les Warriors n’ont plus participé aux playoffs depuis 2007, ils signent Mark Jackson comme head coach qui promet un retour en playoff à court terme et une équipe bien plus performante en défense. La première saison se conclut avec uniquement 23 victoire, mais la saison suivante l’équipe passe à 47 victoires, retrouve les playoffs et surtout la NBA voit l’explosion de Stephen Curry et découvre Klay Thompson et Draymond Green. Les Warriors sont la sensation de la ligue mais ne parviennent pas à aller plus loin en playoffs que le second tour. La direction des Warriors décident alors de se séparer de Mark Jackson, une décision créant une polémique au vu des résultats obtenu par le head coach mais aussi dû à sa personnalité. Le flou règnera sur les raisons exacts de son limogeage, laissant Stephen Curry embarrassé devant les caméras. Cependant Mark Jackson sera remplacé par Steve Kerr qui fera oublier la polémique en menant l’équipe vers le titre la saison suivante et lançant la dynastie des Warriors.
Depuis Mark Jackson est revenu aux commentaires avec Jeff van Gundy et Mike Breen et comme auparavant, il se retrouve régulièrement dans les rumeurs lorsqu’un poste de coach se libère.
A son arrivée aux Warriors en 2011, il vivra un drame familiale avec la mort de son jeune frère Troy à 35 ans. Celui-ci était un basketteur membre de AND1 sous le nom de “Escalade” et, comme Mark, une légende des playgrounds New Yorkais. En surpoids très important depuis toujours, il disparait à 35 ans dû à une insuffisance cardiaque, ce qui affectera profondément Mark Jackson.
Mark Jackson pourrait encore retrouver un poste de Head coach, il poursuit sa carrière de commentateur aujourd’hui et bénéficie d’une réputation nuancée dû à sa personnalité. Un personnage charismatique que l’on adore ou qui devient le responsable des problèmes de son équipe, dû à ses prises de risques. Cette caractéristiques lui aura permis de débuter ses carrières de joueurs et de coach en fanfare avant d’être écarté. Néanmoins Mark Jackson est une légende de New York, incarne l’esprit de la ville à lui tout seul et mine de rien, il réalise une carrière de Hall of Famer au regard de ses différentes carrières de joueur, coach, consultant.
Mark “Action” Jackson est un personnage ayant marqué la fin des années 80 à New York et qui aurait pu guider les Knicks vers un titre avec Patrick Ewing. Le poste de meneur de jeu n’a jamais vraiment été comblé suite à son départ pendant de nombreuses années. Une frustration pour les fans des Knicks devant un joueur relevant tous les défis malgré sa taille, à l’énergie et au charisme, car Mark Jackson a New York dans le sang.