Bien qu’il n’a passé qu’une seule saison aux Knicks de New york, Xavier McDaniel a laissé un intense souvenir aux fans New Yorkais. Au delà de ses excellentes performances sur le terrain, il est un personnage idéal avec les Knicks des 90’s. Car nous parlons là de Xavier McDaniel, un homme qui intimide toute la ligue, même des personnages tels que Dennis Rodman ou Charles Oakley….
Xavier McDaniel est né en 1963 à Colombia en Caroline du Sud, d’un milieu très modeste où il va très tôt choisir le basket comme futur carrière. Gros travailleur, il se fera rapidement remarqué par ses performances et son impressionnant physique. Très tôt, le jeune Xavier choisi de semer la terreur chez ses adversaires, imposer un jeu physique, une déclaration de guerre à celui qui veut l’affronter. Il entre au lycée de A.C Flora où il sera alors repéré, pendant cette période, il décide d’aller plus loin pour impressionner ses adversaires et de se raser le crâne … et les sourcils afin d’être encore plus intimidant..
Ses performances lui permettent d’obtenir une bourse à l’université de Wichita State. Il sera un des rares joueur universitaire à être leader aux points et aux rebonds du championnat, une performance tellement à l’image de son jeu. A Wichita State il fait équipe avec des futurs joueurs solides de NBA, Antoine Carr qui fera notamment les finales NBA avec le Jazz de Utah face aux Bulls et Cliff Levingston qui lui sera champion avec les Bulls lors du premier threepeat. C’est suite au départ de ce dernier que Xavier McDaniel que l’on surnomme X-Man devient titulaire et commence à affoler les compteur et tourner à plus de 20 points/match. Lors de sa saison senior, il a des statistiques hallucinantes avec 23 pts et 15 rebonds par match, faisant de lui le premier joueur à être meilleur marqueur et rebondeur de la NCAA… Un excellent cursus universitaire qui lui ouvre les portes de la NBA.
Il sera drafté en 4eme position de la draft 1985 par les Seattle Supersonics, la cuvée de Patrick Ewing, Xavier McDaniel sera notamment drafté devant Chris Mullin, Charles Oakley, Karl Malone et Joe Dumars. Cela situe le niveau du X-Man à la sortie de l’université. Et bien qu’il arrive dans le monde professionnel, il restera fidèle à lui-même et à cultiver l’intimidation dans la grande ligue. Une ligue dominée par les Bad Boys de Detroit qui sont une source d’inspiration pour les jeunes joueurs à l’époque. Xavier McDaniel n’a peur de personne et voit les conflits comme une opportunité d’intimider ses adversaires, peu importe qui ils sont. Même Charles Oakley semble hésitant face à lui… avant que les deux hommes soient séparés.
Dans le jeu aussi, il reste impressionné par personne et réalise une excellente saison rookie avec les Sonics. Au côté de Tom Chambers, il va terminé deuxième meilleur marqueur de l’équipe à plus de 17 points par match, si bien qu’il sera en balotage avec Patrick Ewing pour le titre de rookie of the year. Mais les mauvais résultats des Sonics de Lenny Wilkens handicaperont le X-Man et devra laisser ce titre à Patrick Ewing. Les deux hommes partagent le même agent, le célèbre David Falk, et deviendront ami. Xavier McDaniel raconte que la première fois qu’il est allé chez Patrick Ewing, ce dernier s’est amusé à lui montrer son titre de ROY. C’est même devenu un rituel à chaque visite de Xavier McDaniel chez le grand Pat.
Les Sonics réalisent la saison suivante une excellente performance en allant jusqu’aux finales de conférences West et participeront aux playoffs jusqu’en 1990, où sera débuté une reconstruction autour d’un jeune rookie explosif sortant du lycée, Shawn Kemp. Performant et régulier pendant ses 5 années, Xavier McDaniel tourne régulièrement à plus de 20pts, 8 rebonds et 50% au tir. Ce qui lui vaudra d’être All Star en 1988. Dans la cadre de leur reconstruction, les Sonics envoient McDaniel aux Suns au début de la saison 1990 contre le shooteur Eddie Johnson et pendant l’intersaison 1991, les Knicks envoient aux Suns Jerod Mustaf et le vieillissant Trent Tucker aux Suns contre Xavier McDaniel.
Ernie Grunfeld - GM des Knicks"Ce n'est pas tous les jours que l'on trouve un joueur capable de marquer 20 points tous les soirs, et d'être le meilleur quand le match est serré"
L’arrivée et le séjour de Xavier McDaniel sera très largement accueilli avec enthousiasme par les fans des Knicks, l’homme est complétement dans l’esprit de cette équipe menée par Pat Riley. L’intimidation et la dureté des Knicks de l’époque se renforcent, à l’ouverture du training cap de cette saison, l’ambiance est particulière. Se retrouvent alors en réunion Anthony Mason, Charles Oakley et .. Xavier McDaniel. Ce moment sera important, si ces hommes se détestent, l’équipe explosera, si ils s’unissent les autres équipes peuvent trembler. A la fin de la première réunion d’équipe, les joueurs se détendent et, comble du hasard, sur la TV qui tourne au même moment est rediffusé l’altercation entre Charles Oakley et Xavier McDaniel…. Tension, gêne, Charles Oakley éteint la TV et déclare “on se battait l’un contre l’autre, maintenant on se bat ensemble”. Le vestiaire est prêt pour la saison et il a de quoi faire peur dans la conférence Est..
En coulisse, le contrat de Xavier McDaniel et son arrivée ont peut-être manqué d’anticipation, car il met les Knicks en position de faiblesse dans les négociations à venir. McDaniel, qui a 28 ans, a été gêné par des genoux douloureux l’année dernière, et on pense qu’il a perdu une partie de son explosivité. Il a également une clause de rachat de 500 000 dollars dans son contrat qui pourrait faire de lui un agent libre sans restriction après la saison prochaine. Ernie Grunfeld GM à lépoque se rend compte que si McDaniel n’exerce pas son option de rachat l’année prochaine, il lui restera deux saisons supplémentaires sur son contrat actuel, qui lui rapporte 1,4 million de dollars lors cette saison. Si les pépins physiques de McDaniel reviennent, il pourra activer son contrat, sinon il sera en position de force pour négocier son contrat.
Pat Riley vient d’arriver et instauré une nouvelle culture, inspirée d’une décennie dominée par les Pistons de Detroit. Patrick Ewing est au sommet de son art et inarrêtable, Mark Jackson est le patron du vestiaire et distribue le jeu. Ils sont entourés de X-Man, Charles Oakley, Anthony Mason, John Starks. Les Knicks des 90’s sont enfin là et vont remporter 51 victoires avec la 2nd défense de la NBA, terminant 2nd équipe de l’Est derrière les Bulls de Chicago. Toutes l’équipe sera fédérée derrière Pat Riley et Xavier McDaniel s’entendra très bien avec tous ses coéquipiers, notamment Pat Ewing et Gerald Wilkins. Ses pépins au genou sont oubliés, le X-Man participera aux 82 matchs de la saison, tournant à 14 points/match, troisième scoreur derrière Pat Ewing et Mark Jackson. Le Garden l’adore et cette équipe ira même jusqu’à battre les Pistons de Detroit au premier tour des playoffs. Puis viendra l’ennemi éternelle de cette époque, les Bulls de Chicago, avec un Michael Jordan au sommet de son art. Il y aura des regrets exprimés, notamment ce match 3 que les Knicks auraient du remporter d’après Xavier McDaniel et qui aurait fait basculer la série en faveur des Knicks. Les prise à deux sur Scottie Pippen ne feront pas l’unanimité dans le vestiaire des Knicks et ils seront éliminé par les Bulls qui se qualifient en finale de conférence. Ces playoffs sont terminés, mais ce n’est que le début de l’ère Pat Riley.
Le 11 septembre 1992, les fans des Knicks se réveillent avec la gueule de bois, en lisant dans le New York Times que Xavier McDaniel vient de signer aux Boston Celtics et quitte donc, déjà, Big Apple. Quelques heures auparavant, David Falk son agent informe le président des Knicks de l’époque David Checketts du départ de McDaniel. Face à la surprise des fans des Knicks et la popularité du X-Man à New York, le front office des Knicks se lance immédiatement dans une campagne de désinformation. Exprimant sa surprise et prétendant ne pas avoir eu l’opportunité de répondre, David Checketts reconnait que l’équipe a maintenant un vide à combler et qu’elle va le faire.
Du côté du X-Man, l’affaire est bien différente et surtout, Xavier McDaniel a pris son destin en main et très bien géré sa carrière et situation, incontestablement. Les Boston Celtics lui ont proposé un contrat de 3 + 1 années avec une player option pour environ 2.5 millions de dollars/ saison, ce qui représente à l’époque le salaire de Michael Jordan la saison précédente. Une offre que McDaniel ne peut pas refuser, cependant, sa loyauté, son coeur vont à la ville de New York. Mais le front office des Knicks n’a fait aucun mouvement pour le renouvellement de son contrat depuis la fin de la saison, et n’a montré aucun signe. McDaniel s’attendait à une prolongation à la hauteur de ses espérances, surpris et attaché aux Knicks, il appel alors Pat Ewing, leader de la franchise et ami avant de prendre sa décision.
“Si tu me dis d’attendre, d’être patient, je le ferai. Qu’en penses-tu?” La réponse de Patrick Ewing est sans équivoque “Si ils ne t’ont pas déjà proposé quelque chose, c’est que tu n’es pas dans leur priorités. Prends soin de ta famille, prends ce contrat.”
Patrick Ewing - Lorsque McDaniel l'appel pour lui demander conseil"Si il ne t'ont rien proposé encore c'est que tu n'es pas leur priorité, prends soin de ta famille"
Xavier McDaniel s’engage avec les Boston Celtics en pleine reconstruction autour de Reggie Lewis après le départ en retraite de Larry Bird. Il y passera 3 saison et n’activera pas sa player option pour aller jouer une saison en Grèce, avant de revenir aux Nets du New Jersey. Il y jouera plus d’une saison avant d’être coupé en janvier 1998, ce qui clôture sa carrière de joueur professionnel.
De leur côté, les Knicks réussiront à poursuivre leur évolution dans les 90’s et feront venir Charles Smith avec Doc Rivers des Clippers, un deal qui incluera aussi Mark Jackson. X-Man participera à quelques spots et série TV grâce à son agent David Falk pour notre plus grand plaisir aujourd’hui.
Xavier McDaniel a participé au podcast de Knicksfan TV en 2021 et a témoigné de son amour pour les Knicks et comme il aurait aimé resté, notamment aux côtés de Patrick Ewing. “si je dois choisir quelqu’un pour partir à la guerre, je prends Patrick tous les jours”. Il a été adoré par les fans Knicks et l’est toujours, ses vidéos montrent à quel point il intimidait systématiquement ses adversaires, et toutes la ligue. Cependant, c’était totalement réfléchi et une technique pour une seule chose, gagner. Xavier McDaniel était un grand professionnel qui a prouvé sa valeur offensive, défensive et une éthique de travail irréprochable.
Son visage, l’intensité de son regard, sa réputation incarne plus que tout autre joueur les Knicks des 90’s. Voir McDaniel continuer sa carrière aux Knicks plus longtemps aurait été un régal pour les fans, un cauchemar pour les adversaires des Knicks, et pour la franchise, peut-être plus qu’une finale NBA…
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