Il a joué à une époque où les plus grands pivots de l’histoire ont écrit leur légendes. Bill Russell, Wilt Chamberlain, Kareem Abdul Jabbar, Willis Reed. Malgré ces adversaires ayant capté toute la lumière d’une époque, il a dominé les raquettes NBA et NCAA comme rarement vu dans l’histoire du jeu. Il a marqué l’histoire des Knicks de part son jeu mais aussi par son trade, voici Walter Bellamy.
NÉ EN CAROLINE DU NORD A UNE AUTRE ÉPOQUE
Walter Bellamy est né avant guerre lors de l’année 1939 à New Bern une ville portuaire de Caroline du Nord. Avant que cet état devienne une terre de basket, aucune université n’acceptent d’étudiant noirs. Ceci poussa le jeune Walt Bellamy à se diriger vers une autre terre de basket, l’Indiana afin de pouvoir étudier et jouer au basket. Nous somme en 1958 aux Etats-Unis et un pasteur noire originaire d’Atlanta est en train d’amorcer un changement de culture aux Etats-Unis, il s’appelle Martin Luther King Jr. et va changer la face des USA et aussi de toute la civilisation occidentale.
En attendant les effets de sa lutte, Walt Bellamy doit aller jusqu’en dans l’Indiana est il intègre les Hoosiers.
“Après ma dernière année au lycée, je jouais l’été avec des gars de la fac d’Indiana et ils m’expliquaient être la seule fac la plus près acceptant des joueurs noirs. Bien sur, je n’étais pas naïf, bien conscient des événements dans le pays et des tensions, mais on ne les ressentait pas dans les équipes sportives de la fac. “
Walt Bellamy
Walt Bellamy commence donc son cursus universitaire en 1958, il est une force de la nature, à la fois puissant, rapide et très grand, dans le style de Wilt Chamberlain. 2m11, 102kg qui vont lui permettre de dominer les raquettes NCAA comme rarement vu auparavant. Il se fait remarquer par ses adversaires qui subissent la puissante loi de Bellamy sous les panneaux et par les coachs impressionnés par le joueur. Largement suffisant pour devenir le pivot titulaire de l’équipe américaine au JO de 1960 à Rome. Une équipe de légende composée de noms tels que Jerry West, Oscar Robertson…
En 3 saisons, il tourne à près 15.5 rebonds/matchs, 20.6 points à 51% de réussite, il se permet même de tourner à 17.8 rebonds par matchs lors de sa dernière année, ce qui est toujours le record de la prestigieuse université de l’Indiana. Il fut également nommé All American NCAA lors de sa troisième et dernière année universitaire, en 1960 et 1961. Ce qui lui assurera un début de carrière prometteur.
LE PREMIER HOOSIER NUMÉRO 1 DE LA DRAFT
Walter Bellamy est logiquement choisi en première position de la draft de 1961 et arrive dans une ligue où la rivalité entre Bill Russell et Wilt Chamberlain est à son sommet et où le dernier Rookie of the year se nomme Oscar Robertson. Walter Bellamy est choisi en première position par la toute nouvelle équipe NBA, les Chicago Packers, équipe qui dès l’année suivant changera de nom pour s’appeler les Zephyrs, puis déménagera en 1963 à Baltimore pour s’appeler les Bullets… nom qui sera conservé jusqu’à devenir aujourd’hui les Washington Wizards. A une époque où les meilleurs pivots de l’histoire dominent la ligue et se livrent des combats de titans, il réalise à ce poste l’une des 3 meilleurs saison de rookie de toute l’histoire de la NBA. Plus de 31.6pts et 19 rbds par matchs à 51%, qui permettront à Walt Bellamy d’être sélectionné au All Star Game dès saison rookie et de se faire un nom. Il maintient des statistiques exceptionnelles et réussit l’une de ses plus grandes performances en 1964-65 contre les Saint-Louis Hawks, avec 30 point et … 37 rebonds…
Lors de cette saison 1964-65, les Bullets atteignent les playoffs pour la première fois de leur histoire, battent les Hawks de Saint-Louis au premier tour mais s’inclinent contre les Lakers de Jerry West et Elgin Baylor. A ses côtés, Walt Bellamy est accompagné des futurs Hall of Famers Gus Johnson, Bailey Howell et Jerry Sloan. Mais un tel pivot dominant attire les regards et convoitise des plus grosse équipe. Les Knicks de New York sont en train de sortir d’une longue période de défaite depuis la fin des années 50. Le président Eddie Donovan, vient de drafter un rookie du nom de Willis Reed et assemble à la perfection les pièces du puzzle. Ainsi lors de la saison 1965-66, Walt Bellamy rejoint les Knicks de New York après 8 matchs de saison régulière pour former un duo avec Willis Reed dans la raquette.
UNE RAQUETTE PROMETTEUSE À NEW YORK, MAIS CA COINCE
Les Knicks espère voir la fin du tunnel quand Bellamy débarque en 1965, la reconstruction entamée à la fin des années 50 est un naufrage, New York ne participe plus aux playoffs depuis 1958, une éternité. L’ancien coach devenu président, Eddie Donovan, a fait revenir l’ancienne légende Harry Gallatin au poste d’entraîneur, a drafté Willis Reed et récupéré aux Lakers Dick Barnett. Les Knicks progressent mais la saison ne se déroule pas comme prévue, elle se soldera par une nouvelle absence des playoffs et le renvoi de Harry Gallatin pour Dick McGuire. Walt Bellamy lui verra un sursaut de ses statistiques, à 23 points par match et plus de 16 rebonds, il est toujours aussi dominateur mais cela oblige Willis Reed à se décaler au poste d’ailier, l’usage de son potentiel s’en trouve affaibli.
La saison suivante en 1966, les Knicks jouent toujours dans l’ancien Madison Square Garden et progressent sous l’impulsion de Willis Reed qui prend peu à peu le rôle de leader de l’équipe. Les statistiques de Reed explosent, il devient le meilleur marqueur et rebondeur de l’équipe devant Bellamy. C’est aussi en 1967 que les Knicks retrouvent les playoffs, ils s’inclinent face aux Celtics où Bill Russell est entraîneur-joueur, John Havlicek, Don Nelson. La reconstruction des Knicks s’accélèrent la saison suivante avec la draft des rookies Walt Frazier, Phil Jackson et Bill Bradley en 1967. Dick McGuire laisse sa place au légendaire coach Red Holzman et sous l’impulsion de Willis Reed les Knicks retournent à nouveau en playoffs. Ils échouent contre les Philadelphia 76ers du légendaire Wilt Chamberlain. Une nouvelle dynamique est lancée à New York, Willis Reed est le leader de cette équipe mais il manque encore une pièce au puzzle pour aller plus loin et on pointe du doigt le manque de complémentarité entre Reed et Bellamy.
Ce dernier reste un athlète exceptionnel et un rebondeur d’élite, cette situation fait plonger ses stats, passant de plus de 23 points à 16 points par matches et de 16 à 11 rebonds. En meme temps, Willis Reed pourrait davantage dominer si il devait moins s’éloigner du cercle. C’est dans ce contexte que les Knicks débutent la saison 1968-69 et inaugure la version actuelle du Madison Square Garden. L’équipe a énormément progressé, enchaîne les victoires et possède un effectif solide et expérimenté. Tout est sur la table pour progresser significativement, mais une décision doit être prise concernant la raquette et la situation de Bellamy. Les Knicks ont des talents offensives mais manquent de d’argument défensives sur les ailes, l’ailier des Pistons de Detroit Dave Debusschere attire l’attention du président des Knicks, Eddie Donovan, et finalement les Knicks décident en 1969 d’envoyer Walter Bellamy aux Pistons en échange de Dave Debusschere, ce qui sera considéré comme l’un des meilleurs trade de l’histoire des Knicks.
UNE SECONDE PARTIE DE CARRIÈRE PLUS DISCRÈTE
Walter Bellamy rejoint alors les Pistons pour 2 saisons au final, avec des statistiques largement en baisse, à peine 7 rebonds lors de la saison 1969-70, il est alors transféré aux Hawks d’Atlanta qui viennent de passer leur premier année dans la capitale de la Georgie après avoir été basée des année à Saint-Louis. Bellamy a 30 ans et ses stats vont remonter immédiatement arrivé à Atlanta en 1969, jouant sous l’autorité de l’ancienne star des Knicks, Richie Guerin, qui est entraîneur-joueur aux Hawks à cette époque encore.
Les Hawks vont drafter Pete Maravich en 1970, s’appuie sur Lou Hudson au scoring en complément et Walter Bellamy aura un rôle important au poste de pivot. Les Hawks participeront à toute les campagnes de playoffs lors du passage de Bellamy entre 1969 et 1974. A l’issue de cette saison, Walter Bellamy intègre via le process de ”expansive draft” la nouvelle franchise créé en 1974, les New Orleans Jazz. Mais il effectuera qu’une seule rencontre avant de prendre sa retraite professionnelle, au début de la saison 1974.
UN TALENT RÉCOMPENSÉ, MAIS QU’EN PARTIE
Walter Bellamy est resté à Atlanta et s’y est installé après sa carrière et jusqu’à la fin de sa vie. Il s’est notamment beaucoup investi avec les jeunes joueurs locaux et équipes locales pour les aider à développer leur jeu et structurer leurs entraînements. Comme d’autres, il est membre de la confrérie Alpha Phy Alpha et a reçu de nombreuses distinctions sportives individuelles. Il est a été intronisé au Hall of Fame de la NCAA et choses très rare, deux fois au Hall of Fame de la NBA. Avec l’équipe américaine des JO de 1960, à titre individuel, nommé dans la class de 1993.
Malgré ses stats et performances exceptionnels, (31,6 points et 19 rebonds lors de saison rookie par exemple) , Walter Bellamy n’a jamais été membre d’une All NBA team. Les années 60 représente les règne de monstre du basket, Wilt Chamberlain, Bill Russell puis Kareem Abdul Jabbar, Willis Reed ont régné sans partage au poste de pivot à cette époque, reléguant les performances exceptionnelles de Walt Bellamy au second plan.
Walter Bellamy est décédé en novembre 2013 d’une crise cardiaque à New York à l’âge de 74 ans.
Walter Bellamy était à la fois grand, athlétique, puissant et ressemblait beaucoup à celui qui lui louait beaucoup de qualité, Wilt Chamberlain. Sa domination sous les panneaux, ses statistiques exceptionnelles lui auraient sûrement value une autre place dans l’histoire et la mémoire des fans. Un héritage injuste, pas forcément à la hauteur du talent de Bellamy, à la fois oublié des statistiques face aux légendes qu’il a dû affronter et mis de côté dans la rotation des Knicks, dû à l’irrésistible Willis Reed. Néanmoins, les connaisseurs du jeu se souviennent de Bellamy, ses 2 sélections au Hall of Fame en sont témoins.
L’absence de sa présence dans les All NBA Team est surprenante, mais c’est aussi cela d’être un géant dans l’ombre des géants.